YEEZY COME, EASY GO

Suite de l’article sur la naissance des Yeezy

Et les Yeezy naquirent

2009 signe la naissance des Yeezy, sous ce doux nom qui viendrait du surnom de Kanye : Ye -> Yeezy.

La Nike Air Yeezy 1 est la première Yeezy ! Kanye West porte la première paire à un concert et créé THE buzz. C’est une création mi mode mi sport qui reprend la semelle de la Air Jordan 3 de Nike. Nike décline le modèle sous différentes  couleurs : la Zen Grey en beige et gris, ou encore la Black/Pink dont le lining rose rappelle la collaboration avec Louis Vuitton. Ces lancements connaissent un succès immédiat. Encouragée, Nike sort la Nike Air Yeezy 2 dont la Solar Red est représentée en fond sur le croquis. Cette paire est revendue en 2016 1994% de son prix initial ! Histoire à succès commercial mais…

Malgré la réussite évidente la collaboration avec Nike cesse et Yeezy devient un concept Adidas Originals dès 2013. Ce sont les modèles qui se voient actuellement dans la rue. La première paire est la Yeezy Boost 750, qui sort en 2015 en coloris gris. Elle accompagne le lancement de la marque Yeezy de Prêt-à Porter de Kanye West avec son fameux défilé statique. C’est une paire montante en suède avec des courbes très organiques. L’esthétique allie épure et futurisme. La semelle, donne l’impression d’avoir été collée encore chaude à la chaussure avec une impression de coulant. Suivront les Yeezy Boost 350, 350 V2 (Les Beluga étant dessinées au-dessus) et 950 pour des versions non montantes, dites plus street style. Cette collaboration introduit une nouvelle esthétique, qu’on appellera CCC -> chaussure chausson chaussette, souple, confortable avec des couleurs neutres, gris, beige, noir. Cela est possible à la technologie PRIMEKNIT, utilisée pour tisser un textile digitalement et directement dans la forme de la chaussure pour permettre un parfait ajustement au pied pour du confort, du style et du maintien. Adidas continuent de lancer des modèles, que les collectionneurs veulent s’arracher!

C’est la Yeezy Freneezy. Kanye a participé avec d’autres rappeurs à la prise en considération de la culture sneakers, avec des paires customisées, une recherche d’un style et d’une allure. C’est aussi à ce moment que commence la revente des Yeezy, commercialisées à des centaines d’euros et revendues des milliers pour n’être souvent pas portées mais collectionnées. Le phénomène Yeezy passe par la stratégie de pénurie. Cela favorise la culture de collectionneurs de sneakers sachant qu’une paire vendue 100 dollars prend instantanément de la valeur par la forte demande. Les revendeurs ont ainsi des marges colossales, pouvant dépasser 1994%. Ces paires ont créé des écosystèmes de fan pages et de forums, de magasins spécialisés et d’applications pour connaitre les derniers lancements, annoncés sur le Twitter d’Adidas le jour même.

Yeezy a créé une nouvelle culture de la sneaker, une communauté d’aficionados et d’aficionadas. C’est l’entrée de Kanye West dans le monde de la mode. Et c’est une redéfinition de la limite des codes de la mode : de l’acceptable et de l’inacceptable, dans les baskets, dans le design, dans les prix, dans la désirabilité d’un produit, dans les stratégies de marque et dans les technologies utilisées.

Peut-être auras-tu envie d’en acheter, quoi que la tendance a commencé à shifter sérieusement vers d’autres modèles comme les derniers modèles de Balenciaga ou les VAPOR MAX de Nike.  Les sneakers n’ont jamais été aussi cools et autant prisées par les maisons de mode dites traditionnelles. Du coup sont-elles vraiment si cools?

A méditer!

 

Lets take it YEEZY

Chères lectrices, Chers lecteurs,

Après quelques mois d’absence nous avons choisi un sujet qui n’est pas des plus faciles. Le but étant de vulgariser non sans efforts le sujet, vous jugerez de la réussite ou non de l’entreprise. Nous parlons ici sneakers et en plus nous mettons un peu de couleurs dans nos croquis. Lets take it Yeezy! Oui il s’agit bien des Yeezy.

L’article se sépare en deux parties. La première servant à la contextualisation, la seconde se concentrant sur les Yeezy.

Un phénomène né d’un phénomène

Les Yeezy sont des sneakers, créations du chanteur Kanye West en collaboration avec des marques comme Nike, Louis Vuitton et Adidas. Kanye West est un rappeur américain célèbre pour ses excellents débuts musicaux et récemment plus connu pour ses délires mégalomaniaques. Les Yeezy font partie avec les Jordan, du nom du joueur de basketball américain Michael Jordan, des paires de basket qui ont déclenché “la folie sneakers” en faisant évoluer son statut. La basket appelée nouvellement sneaker se porte désormais plus au travail que dans une salle de sport.

Pour résumer simplement la Yeezy c’est un énorme succès mode, d’énormes marges pour les revendeurs de Deadstock (paire neuve) ou de NearDeadstock (paire portée mais en parfait état), d’énormes déceptions pour les malheureux et un énorme bonheur pour les détenteurs d’une paire. C’est hyperbolique et c’est bien réel.

Ps : Nous saupoudrerons l’article de mots techniques en gras afin de vous apprendre le vocabulaire de Sneaker Addict.

Commençons par un peu d’histoire,

Kanye a commencé à mêler la mode à son rap en 2005 avec la Nike Air 180 « College Dropout » qui reprend le nom de son album (à écouter). Elle a été créée uniquement pour lui, mais quelques samples (prototypes) circulent encore à des prix dépassant les 4000 dollars. Il n’était pas encore question de faire des collaborations commercialisables à grande échelle mais plutôt de personnalisation pour des concerts avec des quantités inférieures à 10 paires. La « Air Max One x CLOT x Kanye West x Edison Chen », par exemple, est créée pour un concert en Asie.

A cette époque avoir de belles paires de sneakers était déjà une obsession, notamment dans le monde du HIP HOP. Cette musique est née dans les années 1970 dans le Bronx à New-York, en même temps que la danse homonyme. Les danseurs s’exprimaient par la danse mais également par un look de la tête au pied, qui a fait de la basket aussi bien un élément de danse que de style. C’est donc logique que les mondes de la sneaker et du HIP HOP finissent par s’allier. En effet, pour Kanye West au début tout est encore lié à sa musique, en témoigne la tête du Teddy Bear, logo des albums « Graduation » ou encore « College Dropout » utilisé sur la première paire commercialisée en collaboration avec la marque A Bathing Ape : la Bathing Ape Bapesta FS 001 « Dropout bear ». C’est un succès et les paires s’écoulent rapidement. (Cf croquis) Ces paires ne constituent pour autant pas encore ce qu’on appelle aujourd’hui les Yeezy.

Un détour par le luxe

Kanye West persévère dans la voie des collaborations, notamment avec Reebook et voit son influence croître à mesure des lancements. Le véritable tournant et catalyseur du phénomène est l’entrée de la sneaker urbaine dans le monde fermé du luxe en 2009. En effet, Louis Vuitton annonce en 2009 la création de 3 paires en collaboration avec Kanye West : la « Jasper », la « Don » et « Mr Hudson ». C’est une petite révolution. Le modèle iconique est en suède gris souris avec une semelle rose éclatant. Les paires existent également dans d’autres coloris. C’est à ce moment que s’impose la fameuse strap, marque de fabrique du style Yeezy chez Nike ou Adidas. La strap passe de part et d’autre du pied en recouvrant une partie des lacets.

Kanye West et Louis Vuitton ont créé un véritable objet de désir de part le prix et l’esthétique. La basket s’appelle désormais sneaker, elle devient un objet de mode non plus exclusif au monde hip hop ou rap, elle s’ouvre à d’autres sphères. Et la frénésie ne fera qu’augmenter jusqu’à cette fameuse création de la Yeezy.

Un sac ALMAin

           Il est des sacs qui s’accommodent des tendances, flirtent avec elles et les surpassent. Le sac que nous allons vous présenter brièvement est de ceux-ci. Il porte le nom d’un pont, s’inscrit dans une Maison dont le fondement est le voyage et passe à travers le temps avec toujours autant d’audace et d’élégance.

Qui est-ce ?

L’Alma de Louis Vuitton.

Son joli nom lui vient du pont de l’Alma à Paris construit à partir de 1854 suite à la victoire éponyme. C’est aussi le pont qui mène à l’avenue Montaigne, paradis du luxe. Tiens ! en 1854 la maison Louis Vuitton était aussi créée par Louis Vuitton venu de son Jura natal à Paris pour devenir « emballeur layetier ».

Vous me direz que Louis Vuitton c’est initialement des malles. Indeed ! Mais au tournant des années 1930’s, la Maison confectionne de plus en plus de maroquinerie, à une période où les femmes sont demandeuses de sacs de ville élégants et commodes. C’est dans ce contexte que prennent racines les inspirations qui feront naître l’Alma.

En effet, il est le fruit progressif de plusieurs sacs, notamment le Squire Bag créé en 1934 puis le Champs Elysées créé en 1955. Sa naissance officielle est en 1992 dans une version en Toile Monogram. Rapidement il devient iconique dans sa taille PM (Petit Modèle) car il permet de mettre tout ce dont une femme a besoin pour sortir. Il est pratique, facile à porter au bras et de surcroît d’une très belle esthétique.

Il est plus connu dans sa version en cuir épi qui est d’une incroyable élégance. Il existe dans une gamme de couleurs allant du neutre avec un beau noir en passant par des couleurs acidulées jusqu’au fashion statement en cuir vernis doré dont Paris Hilton pourrait nous parler pendant des heures… Il a ainsi la capacité de satisfaire les goûts classiques et les goûts plus excentriques dans des versions retravaillées par Stephen Sprouse puis par Takashi Murakami. Ma version préférée est celle en autruche violet.

C’est un sac que la Maison Louis Vuitton chérie. En 2013 la campagne « Chic on The Bridge » présentait les variantes fruitées et éclectiques de ce modèle. Et plus récemment il a été décliné dans une version nano et ultra tendance qui est un véritable succés. Un nano sac pour un maxi iconique.

Margaux.R